Abstract
André Maurois (1885–1967) fut, jusqu’à sa mort, l’un des écrivains les plus lus et les plus respectés de sa génération, tant en France qu’à l’étranger (on l’appréciait d’ailleurs autant en Amérique qu’en Union soviétique !). Sa notoriété comme romancier, essayiste, historien, biographe, journaliste, conférencier et académicien l’amena à beaucoup voyager (surtout dans les pays anglo-saxons) et à se lier d’amitié avec de grands esprits (tels Paul Valéry ou Rudyard Kipling) ou quelques-uns des acteurs politiques majeurs de l’entre-deux-guerres (Aristide Briand, Winston Churchill, Edouard Herriot). Il n’empêche qu’aujourd’hui on a un peu oublié cet ancien auteur à succès et que son oeuvre ne séduit plus guère la jeunesse. Le milieu universitaire français l’ignore ou le traite avec condescendance et la plupart de ses écrits ne sont plus réédités. Comprenons que comme Anatole France, Roger Martin du Gard ou Georges Duhamel, il incarne à la fois l’humanisme bourgeois et l’attachement à la culture classique, valeurs plutôt dénigrées ou démodées depuis la seconde moitié du vingtième siècle ; ajoutons-y le conservatisme politique et son côté « psychologue mondain » » qui ont pu aussi lui faire du tort a posteriori ; le fait d’être un brillant polygraphe ou une « machine à livres » n’a jamais été rare, mais aujourd’hui, cela inspire peut-être davantage de méfiance ; et enfin, quelque plaisir que l’on ait à savourer sa prose élégante, il faut bien reconnaître que son style assez châtié semble un tantinet désuet.
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